Jusqu'à une heure du matin. J'ai encore joué jusqu'à une heure du matin. J'étais crevée de mon week end, j'ai bossé dimanche et samedi, mes voisins d'en-dessous-mais-pas-tout-à-fait ont fait une teuf d'enfer jusqu'à pas d'heure. Je m'étais dit que je me coucherais tôt hier soir. Et j'ai joué. Jusqu'à une heure du matin...
Je commence à comprendre le sens du mot "dépendance". Je pense à ma console toute la journée, et j'y joue toute la soirée. Casez là-dedans les temps de repas et le dodo (de plus en plus court !) et vous comprendrez que je n'ai plus aucune vie sociale, ni temps pour lire, me cultiver, faire de l'exercice physique, suivre la campagne présidentielle ou rédiger ma thèse de doctorat en physique nucléaire. Je m'en rends bien compte de tout ça, et pourtant, je m'en tape. Mais d'une force ! J'ai ma console. Je m'auto-suffis.
Ce matin, quand je suis arrivée au boulot avec la gueule enfarinée et l'haleine fétide de celle qui a préféré faire une dernière partie de Texas Hold'em plutôt que de se brosser les dent, j'ai expliqué à mes collègues surpris que j'avais passé la nuit devant la chaîne parlementaire. Un petit mensonge. Je suis sûre qu'ils n'auraient pas compris mon addiction.
Il faut arrêter de diaboliser les jeux vidéos.
Le docteur Kawashima dit que mon cerveau a 20 ans, l'âge idéal, alors qu'il était à 39 ans il y a encore un mois et demi. C'est grâce à un entraînement quotidien intensif que j'ai pu en arriver là. Je suis très fière.
J'ai aussi pu réaliser un de mes souhaits de gamine : avoir un chien. Je suis allergique aux poils de chien (sauf les caniches mais j'aime pas les caniches) et dès qu'un toutou se trouve dans un périmètre de 200 mètres, mes yeux gonflent jusqu'à sortir de leurs 
orbites, se strient de veines rouges et prennent un aspect globuleux. C'est un petit peu comme la fille de l'exorciste mais sans le vomi. Eh bien grâce à ma Nintendo DS (pub), j'ai enfin pu m'offrir un labrador. Il s'appelle Specky, il ne perd pas ses poils, et il fait des crottes qu'il suffit de toucher du bout du stylet pour les faire disparaître. Il répond (parfois) à son nom, obéit (rarement) aux ordres et apprécie mes caresses virtuelles (caresses virtuelles, je sens qu'il y aura encore des petits malins pour débarquer sur mon blog avec cette expression tapée sur google).
Alors oui, finalement, les jeux vidéos, c'est vachement bien.
De toute façon, avoir des amis, c'est un peu surfait.
