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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 18:33

Mon employeur a eu l'extrême bonté de m'envoyer à Paris pour le boulot aujourd'hui.

Je remercie le ciel de m'avoir donné suffisamment peu d'ambition, ce qui m'a permis d'accepter l'idée de ne pas faire carrière (ce qui aurait impliqué un départ dans la capitale parce que "tu comprends, tout se passe là-bas, quoi !"). En touriste, y a pas, Paris, c'est génial. Mais, ce matin, lever 5h30 pour TGV à 6h30, attrapé de justesse. Arrivée Gare du Nord bondée, direction métro, rame aux odeurs indescriptibles, souvenirs de légendes urbaines au sujet des substances qu'on trouve sur les barres destinées à se tenir debout dans la rame...

Et les escaliers du métro... Où on se croise, on se bouscule, on se presse... Vive le contact humain et, Monsieur, je vous prierais de retirer votre main de ma poche (note : toujours garder un mouchoir sale dans la poche de veste la plus accessible).

A Londres, il faut savoir que dans les escaliers et les escalators du Tube, les gens suivent la consigne affichée discrètement "Stand on your right please" (quand c'est demandé poliment !) Alors quand vous arrivez au pied des escalators, vision étrange : toute la file d'usagers est sagement à droite, laissant à gauche le champ libre aux plus pressés.  C'est très simple, quand y a un gars qui squatte la gauche de l'escalator, bloquant le passage, c'est soit un touriste (français souvent), soit un briton étourdi, qui se confond en "oh, I'm terribly sorry !" quand il se rend compte de son épouvantable méprise.

Revenons à Paris.

Je suis arrivée en avance à ma réunion de boulot. Un peu gênée, quand je me rend compte que tout le monde est super bien sapé. Je vérifie sur mon petit carton : oui, je suis au bon endroit et pas à une réception de Monsieur l'ambassadeur. Encore un peu et je m'attendais à vois débouler le laquais en veston blanc portant avec peine un plateau d'argent couvert de ferrero rocher. Dommage (pour les rochers). Mais il y avait un charmant buffet, avec croissant, pains au chocolat, café et jus d'orange. J'ai choisi le café, car après m'être levée à 5 heures, en ayant très mal dormi et avant une réunion de deux heures, je me suis dit que ce n'était pas du luxe. J'ai tenu ma tasse avec le petit doigt en l'air, pour palier mon manque de chic vestimentaire. Je me suis quand même félicitée d'avoir opté pour mes toutes nouvelles Vans, et d'avoir laissé mes Gazelles rapiécées à la maison. Discrètement, j'ai retiré mes vieilles mitaines.

Dans la salle, il y avait une cinquantaine de chaises. Je me suis mise au fond, à côté d'un Monsieur Très bien. C'était sans doute un Monsieur Très Bien, parce qu'il avait un costume. J'aime bien être assise au fond parce que je me dis que s'il y a un incendie, un attentat terroriste, ou une envie de faire pipi, je suis plus près de la porte. C'est plus malin. Seulement, il y a des gens qui sont arrivés en retard, et qui se sont fait apporter des chaises supplémentaires. Ils se sont installés au fond, en bloquant le passage vers la sortie. C'était un peu stressant : si l'attentat terroriste avait lieu, on serait tous foutus.

Je ne sais pas si vous connaissez cette sensation d'avoir les paupières qui se ferment sans pouvoir y faire quoi que ce soit. De lutter contre le sommeil parce qu'on sait qu'on ne doit pas dormir. C'est ce qui c'est passé. Alors, j'ai fait mine de lire quelque chose, ce qui expliquait que mes yeux soient baissés. Mais çe n'expliquait pas qu'ils soient fermés. Je me suis pincé la main jusqu'au sang pour tenter de me réveiller. Sans effet. J'ai tenté de me foutre une pression en repensant au potentiel attentat terroriste. En vain. Alors je me suis endormie. Très peu de temps. Une micro-sieste, non, une nano-sieste ! Mais juste assez de temps pour baisser la tête et sentir mon corps partir vers l'avant. Alors que j'étais sur le point de glisser de ma chaise aux pieds du Monsieur très bien en costume, un ultime message est parvenu à mon cerveau, m'intimant de ne pas céder. Dans un sursaut pas du tout discret, je me suis réveillée, en regardant autour de moi, avec un air hagard. Personne n'a semblé avoir remarqué mon assoupissement, ou alors les gens sont assez polis pour faire semblant de rien. L'après-midi, je me suis endormie à nouveau dans le TGV. Quand je me suis réveillée, j'ai eu dix secondes de flou, pendant lesquelles j'étais persuadée d'être dans le métro. Je me suis levée, sûre d'avoir raté ma station. Faudra que je me mette au thé vert.

Après ma réunion, je suis allée sur les Champs-Elysées. J'avais qu'une heure avant mon train de retour, alors c'est tout ce que j'ai pu me permettre. C'est vraiment LE truc de touriste, mais bon. J'aime bien. Je marchais dans la rue, en essayant d'arborer un air blasé, style que moi l'arc de triomphe, ça me fait ni chaud ni froid. J'ai même appelé une copine histoire de pouvoir dire "ah non, mais là, tu vois, j'suis à Paris, quoiiii!"

Je serais bien restée deux heures de plus, faire un peu de shopping. Mais je devais rentrer sur Lille pour le boulot. J'ai donc pris mon TGV. Et je suis arrivée deux heures en retard. A cause d'une panne.

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commentaires

B
Je compatis .. il m'arrive encore régulièrement de m'endormir en réuion, en brief , ou dans l'immense auditorium plongé dans le noir ....c'est horrible cette sensation de lutte contre le sommeil .... et ta tête qui heurte un truc , ou ton voisin de droite qui te glisse discretement un coup de coude pour ne pas te laisser plonger .... Dur dur...
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